Conférences et débats
Secrets d'archives : reconstruction et art déco dans l'Aisne
À l'occasion des 100 ans de la grande exposition des Arts décoratifs à Paris, les Archives départementales reviennent sur l'histoire de l'Art déco dans l'Aisne, étroitement associée à la Reconstruction après la Première Guerre mondiale. Pendant plus d'une heure, découvrez ce que révèlent les archives sur un mouvement qui a marqué l'architecture et notre territoire... Vous serez accueilli autour d'un café pour vous permettre de poser toutes vos questions ou simplement de partager votre point de vue.
Date : vendredi 04 avril, de 17h30 à 19h00
Lieu : Centre des Archives et bibliothèque départementales de l'Aisne
Parc Foch
02000 LAON
Tarif : gratuit
Organisé par les Archives départementales de l'Aisne.
Les "conférences du musée de l'école" sont présentées par le Musée de l'école de Chevregny. Ces conférences s'adressent au grand public. Enseignants chercheurs, historiens de l'art et de l'architecture vous proposent de partir à la découverte des styles et des débats qui ont marqué la période de la Reconstruction. Les interventions allient explications et de nombreuses illustrations !
La liberté vestimentaire : l’héritage intemporel de la mode des années 1920
Par Justine Lécuyer, docteure en histoire de l'art (Sorbonne Université, Centre André-Chastel). Elle est aujourd’hui Attachée d’enseignement et de recherche à Sorbonne Université.
Date : samedi 17 mai, à 14h30 (durée 75 minutes)
Lieu : Musée départemental de l'école publique
38 rue principale 02000 CHEVREGNY
Tarif : libre participation, réservation conseillée.
Les années 1920 marquent une révolution dans la mode, symbolisant l’émancipation des femmes et l’abandon des contraintes vestimentaires du passé. Sous l’influence de grands créateurs comme Coco Chanel, Paul Poiret ou Jeanne Lanvin, la silhouette féminine se libère : corsets abandonnés, robes fluides, coupes droites et lignes épurées incarnent cette transformation.
Cette période allie élégance et modernité, tout en reflétant les changements sociaux et culturels. La mode devient un moyen d’affirmer une nouvelle liberté, à la fois esthétique et symbolique.
Robe Jeanne Lanvin (années 20)
Les bijoux Art déco, une nouvelle esthétique joaillière
Par Justine Lécuyer, docteure en histoire de l'art (Sorbonne Université, Centre André-Chastel). Elle est aujourd’hui Attachée d’enseignement et de recherche à Sorbonne Université.
Date : samedi 17 mai, à 16h00 (durée 75 minutes)
Lieu : Musée départemental de l'école publique
38 rue principale 02000 CHEVREGNY
Tarif : libre participation, réservation conseillée.
Les bijoux Art déco incarnent une nouvelle ère de modernité, mêlant élégance et audace. Inspirés par les lignes géométriques, les motifs exotiques et l’influence des découvertes archéologiques, ces créations reflètent le dynamisme de l’époque.
Les grands joailliers tels que Cartier, Boucheron et Van Cleef & Arpels redéfinissent l’art du bijou, en phase avec l’émancipation féminine et les tendances avant-gardistes. Ces pièces restent un symbole intemporel de raffinement et d’innovation.
Bijou des années 20 (joaillerie Van Cleef & Arpels
Les 'Arts & Crafts' et leurs influences françaises
Par Jean-Baptiste Minnaert, professeur d'histoire de l'art (Sorbonne Université, Centre André-Chastel).
Date : samedi 31 mai, à 14 heures 30 (durée 75 minutes)
Lieu : Musée départemental de l'école publique
38 rue principale 02000 CHEVREGNY
Tarif : libre participation, réservation conseillée.
Les Arts & Crafts britanniques (en français Arts & métiers) annoncent les mouvements européens de l’Art nouveau. Ils naissent dès avant les années 1860, à l’instigation de William Morris, peintre et décorateur, qui défend le renouveau des arts domestiques et la valeur artisanale des objets et des aménagements intérieurs, ainsi que de l’architecture, contre la déshumanisation et la laideur des objets produits en série, et contre l’absurdité à copier des motifs hérités de l’Antiquité et de la Renaissance.
Les Arts & Crafts ont une énorme importance sur le renouveau des arts domestiques en Angleterre, en Écosse, comme dans toute l'Europe continentale, à commencer par Bruxelles, Paris, Lille. L’influence des Arts & Crafts dépasse la limite temporelle de la Première Guerre mondiale, dans la mesure où elle agira aussi sur les maîtres français de ce que l’on appellera plut tard l’Art déco.
Le mobilier, les papiers peints, les tentures décoratives, les vitraux, les arts de la céramique, la joaillerie, tout le décor intérieur jusqu’à la reliure, l’illustration et la peinture, et bien sûr l’architecture, sont dorénavant pensés comme une œuvre d’art total, sans domination d’un art sur un autre, mais au contraire comme un art collectif et humaniste.
La conférence montrera quelques-uns des exemples les plus connus de la production des Arts & Crafts, et ce que l’architecte Paul Robine en a retenu pour la reconstruction du château de Chevregny.
Henri Sauvage (1873-1932), de l'art nouveau à l'art déco
Par Jean-Baptiste Minnaert, professeur d'histoire de l'art (Sorbonne Université, Centre André-Chastel).
Date : samedi 31 mai, à 16h00 (durée 75 minutes)
Lieu : Musée départemental de l'école publique
38 rue principale 02000 CHEVREGNY
Tarif : libre participation, réservation conseillée.
Déterminé dans sa vocation par la lecture de Viollet-le-Duc et par son amitié avec le sculpteur Alexandre Charpentier, Henri Sauvage dessine dès 1894 des pochoirs pour l’entreprise paternelle de tentures décoratives. La villa qu’il construit à Nancy en 1898-1902 pour le maître ébéniste Louis Majorelle, la décoration de deux salons au Café de Paris en 1899, le théâtre de la danseuse Loïe Fuller à l’Exposition universelle de Paris en 1900, puis l’aménagement du magasin du tapissier Jansen en 1902 et celui de la galerie de la revue L’Art décoratif en 1904, toutes ces réalisations remarquées par la critique le consacrent comme l’un des maîtres de l’Art nouveau européen.
De 1902 à 1916, Henri Sauvage réalise plusieurs groupes d’habitation à bon marché dont, en 1903, l’immeuble particulièrement novateur du 7, rue de Trétaigne à Paris. Parallèlement, les deux architectes construisent des immeubles bourgeois et réalisent des hôtels dans les stations balnéaires et thermales françaises qui allient l’Art nouveau et le régionalisme. En 1909, Henri Sauvage invente le système de construction à gradins, dont il dépose le brevet en 1912, au moment où il réalise le célèbre immeuble revêtu de carrelage « métro » du 26, rue Vavin à Paris.
L’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 consacre le changement de manière qu’Henri Sauvage avait esquissé dès 1913 avec l’immeuble Majorelle au 124-126, rue de Provence à Paris. Parmi les luxueux immeubles qu’il construit dans la capitale durant les années vingt, le Studio-building, édifié en 1927 au 65, rue La Fontaine, démontre par son audacieuse polychromie l’extraordinaire capacité de renouvellement de l’architecte, qui conjugue magistralement, avec la construction des nouveaux magasins de la Samaritaine entre 1925 et 1930, l’esthétique Art déco et les performances techniques.